Le krama au Cambodge : simple foulard ou symbole d’identité ?
Le Krama, foulard traditionnel cambodgien, dépasse largement sa fonction d'accessoire textile. Issu du terme khmer "kram", il ne désigne pas seulement un simple tissu, mais devient également un symbole d'harmonie et de minimalisme. Depuis ses origines pré-angkoriennes, il a occupé une place essentielle dans la vie quotidienne des Khmers, notamment pour les paysans et pêcheurs qui l'utilisaient pour se protéger du soleil et de la poussière. À travers les siècles, le Krama s’est imposé comme un véritable emblème culturel, incarnant la résilience, l’unité et la créativité du peuple khmer.
Le Krama, bien plus qu'un simple foulard
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Origines du Krama
Les origines du Krama remontent à la période pré-angkorienne, s'étendant du 1er au 5e siècle de notre ère, durant laquelle le royaume de Funan, un État influent précurseur de la civilisation khmère, exerçait sa domination sur la région du delta du Mékong. Les origines du Krama remontent à cette époque, où il était utilisé comme un vêtement pratique par les agriculteurs, les pêcheurs et les résidents des zones inondables, offrant une protection contre le soleil brûlant et la poussière.
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Le Krama à travers les bas-reliefs d'Angkor
Les bas-reliefs des temples d'Angkor, érigés au 12e siècle, en particulier à Angkor Wat et au Bayon, offrent des preuves tangibles de l'importance de ce vêtement. Ces sculptures représentent des scènes de la vie quotidienne avec des paysans, des soldats et des dignitaires portant fièrement ce motif à carreaux, démontrant ainsi son omniprésence à travers les différentes strates de la société.
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Le Krama comme symbole de l’identité khmère
À partir du XVIIe siècle, pendant la période post-angkorienne, le Krama devient un emblème national majeur, incarnant l'identité khmère. Il est devenu indispensable dans divers aspects de la vie quotidienne, des champs de riz aux marchés animés, et il est profondément lié aux traditions locales.
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Le foulard cambodgien dans les rituels et traditions
Lors des cérémonies de mariage, il est fréquemment offert en tant que symbole de bénédiction, en étant attaché autour des poignets des époux lors du rituel du "Sompeas Ptem" afin de représenter leur union. Dans le cadre des pratiques rituelles bouddhistes, les moines emploient ce tissu afin de draper leurs épaules ou de le déployer comme un tamis pour l'eau, en accord avec les préceptes monastiques. Le Krama conserve une importance significative même lors des cérémonies funéraires, où il est utilisé pour recouvrir les cercueils ou porté par les proches en témoignage de deuil et de respect.
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Pendant la période tragique du régime des Khmers rouges (1975-1979), le foulard traditionnel appelé Krama, orné de motifs rouges et blancs, acquiert une symbolique forte. Symbole de la résistance du peuple cambodgien contre la répression et les perturbations, il est porté par les combattants et les civils, illustrant ainsi leur résilience. Ce motif, à la fois simple et saisissant, constituait fréquemment le seul bien transportable par les individus lors de déplacements contraints. De nos jours, le Krama demeure un élément essentiel de l'héritage khmer, servant de lien concret entre l'ère glorieuse d'Angkor et l'époque contemporaine. Il est apprécié pour sa simplicité et sa forte valeur symbolique.
Bon à savoir:
Dans la culture khmère, profondément marquée par l’hindouisme, le Krama, parfois appelé « étoffe du serpent » est tissé en hommage au dieu Vishnu et à son protecteur, le serpent divin Naga. Les Khmers croient que porter le Krama, surtout enroulé autour de la tête, invoque la présence de Vishnu et de Naga, apportant chance et sérénité.
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Un patrimoine vivant inscrit à l'UNESCO
Inscrit en 2024 sur la Liste Représentative du Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité de l’UNESCO, le Krama incarne l’âme du Cambodge : identité, résilience et ingéniosité.
Fabriqué à la main par des femmes des communautés rurales sur des métiers en bois, il mobilise des teintures naturelles (curcuma, indigo, cochenille) et des fibres de coton ou de soie, souvent cultivées localement par les hommes. Ce processus soutient plus de 1 000 communautés artisanales, offrant un revenu vital et préservant un art ancestral. En achetant un Krama auprès d’ateliers éthiques ou de coopératives, vous contribuez à sa sauvegarde, face à la concurrence des textiles industriels.
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Où acheter un krama authentique ?
Pour acquérir un Krama authentique, privilégier des sources éthiques valorisant les artisans locaux est essentiel. Les marchés traditionnels comme Psar Chas à Siem Reap ou Psar Toul Tom Poung à Phnom Penh regorgent de Kramas tissés à la main, leurs carreaux colorés reflétant l’histoire khmère.
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Les boutiques d’artisanat, telles qu’Artisans Angkor à Siem Reap, proposent des pièces de qualité, souvent accompagnées d’histoires sur leur fabrication. Dans les villages des provinces de Takeo ou Kampong Cham, des ateliers de tissage traditionnel offrent une expérience authentique, soutenant l’économie locale et préservant un savoir-faire ancestral.
À ne pas manquer, Koh Dach, l’île de la Soie, située à 15 kilomètres de Phnom Penh sur le Mékong, est réputée pour ses Kramas en soie d’une finesse remarquable. Les artisans y perpétuent un tissage séculaire, et les visiteurs peuvent découvrir ce processus, flâner dans les rizières ou acheter directement auprès des tisserands pour une expérience mêlant culture et sérénité.

>>> En savoir plus: Que ramener du Cambodge
💡 Variétés du Krama
- Matériaux : Le coton pur domine, apprécié pour sa respirabilité et son adaptabilité au climat tropical. On trouve du coton brut, robuste pour le travail, et du coton doux, confortable pour un usage quotidien. La soie, plus rare et luxueuse, est prisée pour les occasions spéciales, avec un tissage fin et brillant.
- Tailles : Les dimensions standards varient de 1,6 à 1,7 m de long sur 0,4 à 0,6 m de large, parfaites pour un usage multifonction. Des versions plus petites (1 m) servent de bandeaux, tandis que les plus grandes (2 m) deviennent des sarongs ou des hamacs.
Comment porter un Krama ?
Le Krama brille par sa polyvalence, se prêtant à d’innombrables usages dans la mode et le quotidien. Il peut servir d’écharpe, de bandeau bohème, de ceinture colorée, de bustier estival, de tote bag pratique ou d’accessoire décoratif pour un chapeau, un sac ou une table.
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👍 Pas d’inquiétude à avoir : en l’enroulant autour du corps ou en l’intégrant à une tenue audacieuse, vous ne risquez pas de manquer de respect à la culture cambodgienne. Le krama est un accessoire multifonction, avec plus de 90 usages recensés ! Traditionnellement, certains l’utilisent même comme un sarong pour couvrir leur intimité après le bain ou la baignade. Tant qu’il ne porte ni drapeau ni symbole sacré, vous êtes libre de le porter à votre manière, sans offenser personne.

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🗺 Présence mondiale :
Le Krama a séduit des créateurs internationaux, apparaissant dans des collections de mode comme celles de Christian Dior, où ses carreaux iconiques se réinventent en écharpes de luxe.
Produits similaires prêtant à confusion
- Le khăn rằn du Sud du Vietnam : Ce foulard vietnamien, typique du delta du Mékong, partage des carreaux similaires, mais il est souvent en coton mélangé de polyester, plus rigide, moins absorbant et rapide à sécher. Son histoire, liée aux agriculteurs vietnamiens, diffère de la richesse culturelle khmère.

- Foulards à carreaux divers : Les tartans écossais ou les foulards à carreaux génériques peuvent sembler proches, mais le Krama se distingue par son coton épais, ses usages variés et son ancrage spirituel dans la culture cambodgienne.
- Foulards en soie ou de mode : Les foulards modernes, en soie ou synthétiques, imitent parfois les carreaux, mais ils manquent de la robustesse, de la fonctionnalité et de la profondeur symbolique du Krama.
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Nos derniers mots,
Le krama, c’est bien plus qu’un simple foulard. C’est une expression vivante de l’art khmer, à la fois humble et profondément symbolique. Comme un sourire cambodgien, il est pur, sincère, toujours là même quand on ne l’attend pas. Noué autour du cou, porté en ceinture ou glissé dans un sac, il accompagne chaque instant du quotidien, en y ajoutant cette élégance discrète propre aux traditions khmères.
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