Bia Hoi: La bière vietnamienne et ses histoires surprenantes
Tabouret en plastique et grand verre de «bia hoi» font partie intégrante de la culture de rue au Vietnam. Cette bière fraîche et pas chère y est partout la boisson préférée, depuis pas si longtemps, d’ailleurs. Avant de vous décapsuler une bonne mousse pour la savourer, on vous dévoile les secrets de la bière vietnamienne !
1. Bia hoi, la boisson emblématique du Nord
Les colons français ont introduit la bière au Vietnam à la fin du XIXe siècle, comme avec la baguette pour préparer le fameux «banh mi». Alfred Hommel a créé la première brasserie à Hanoi en 1890 pour étancher la soif des soldats et fonctionnaires de la IIIe République. Il s’agissait alors d’une boisson relativement chère, réservée aux expatriés. Les autochtones hésitaient aussi à la consommer car elle symbolisait la colonisation, et puis ils appréciaient principalement leur alcool de riz.
Mais le marché local offrait des opportunités pour la bière. En 1954, lorsque le pays a gagné son indépendance, le nouveau gouvernement a repris la brasserie Hommel et l'a rebaptisée Habeco (de l’anglais « Hanoi Beverage Company »). La première véritable bia hoi date de 1960, année qui marque le début de son épopée. Cette bière pression se caractérise par sa faible teneur en alcool (de 2 à 4%) ainsi que sa saveur riche et aromatique. Sans pasteurisation ni ajout de conservateurs, elle est consommée rapidement et devient vraiment abordable. Un verre se paye entre 7000 à 10000 dongs de l’époque (environ 40-50 cents d’euros), seulement, mais l’alcool de riz reste plus apprécié localement.
L’État interdit ou limite la production de ce dernier, cependant, dans les années 1960-70, car il y a pénurie de la céréale nationale dans le contexte de la Guerre du Vietnam. Les habitants étant des amateurs d'alcool, ils se portent davantage sur la bia hoi nouvellement introduite. Du coup, elle devient un pan essentiel de la culture culinaire de Hanoi puis du reste du pays. À la découverte de la cuisine de rue de Hanoi
2. Chaque région a sa bière iconique
Tandis que dans la capitale vietnamienne on se jette sur la bia hoi, Ho Chi Minh-Ville connait un véritable engouement pour les célèbres « Bia Saigon » ou « Bia 333 ». L’expansion de la bière au sud du Vietnam est assez similaire à celle du nord, car un autre Français, Victor Larue, a ouvert une petite brasserie à Saigon dès 1875. Après la fin de la guerre du Vietnam, le pays s'étant réunifié, son entreprise est transformée en Compagnie de la bière et de l'alcool du Sud. Elle est désormais connue sous le nom Sabeco, le pendant méridional de Habeco. Quant à la région centrale, on y consomme surtout la bière Huda, associée à la ville impériale de Hué.
3. Le récipient distinctif de la bia hoi
Le whisky est servi dans des gobelets spécifiques, le champagne dans une flûte, et la bière vietnamienne se dégusté dans des verres spéciaux, de couleur verte. Ce détail n’est pas anodin, car la raison est fascinante. Pendant la guerre contre les Américains, lorsque la bia hoi commencent à gagner en popularité, les matériaux sont rares. Les Vietnamiens font alors preuve de beaucoup de créativité en recyclant des débris de verre !
Quelques usines du nord s’y attèlent après avoir collectés ces derniers dans les zones sous contrôle de l’armée nationale. D’abord, les morceaux d’anciennes bouteilles subissent un processus de chauffage pendant environ six heures. Ensuite, la pâte obtenue est façonnée en forme de récipient, qui est mêlé a de la cendre. On les fabrique à la main presque tous, encore aujourd'hui.
Les Vietnamiens boivent généralement leur bière dans un verre plein de glaçons. Les serveurs la diluent dans cet « iceberg », dès que le précédant a fondu. Avec la chaleur torride de certains mois, il faut garder la bia hoi bien froide ! Une autre coutume liée à la bière vietnamienne est le grignotage, car on l’accompagne d’arachides fraîches, de calamars grillés ou d’escargots, par exemple. La nourriture associée est généralement très épicée, par du piment notamment, ce qui donne encore plus soif ! Il faut essayer cette boisson « magique » avec la cuisine de rue, car c'est l'aliment de base de la culture vietnamienne.
4. La bière la moins chère du monde
Une bia hoi bien fraîche et délicieuse de 0,4l coûte seulement entre 10000 et 12000 dongs aujourd’hui (environs 40 cents), quand elle est prise dans des restaurants de rue. Cette boisson est ainsi devenue une caractéristique de ces derniers, au même titre dans la culture culinaire que le «bun cha» ou le «banh xeo». Chaque jour, à partir de 16 heures environ, les habitants et les touristes se rassemblent dans certaines « rues de bière » pour y bavarder tout en la dégustant pour se rafraichir. Les « rues de bière » les plus connues et animées sont la rue de Ta Hien (Hanoi) et celle de Bui Vien à Ho Chi Minh Ville.
5. Apprenez à dire «Santé!» en vietnamien
Dans le pays en forme de S, on ne dit pas « santé » (ou « cheers » en anglais) quand on s’apprête à boire en réunion. On lance plutôt un «mot, hai, ba, yzo», qui signifie «un, deux, trois, yzo», aussi fort que possible. Cela devient une sorte de compétition a qui criera le plus…Cela se pratique beaucoup, même si ce n’est pas systématique pour tous les verres. Vous avez une bonne blague à raconter ? Ou bien vous accueillez un étranger ? Alors «mot, hai, ba, yzo» ! Un petit lexique vietnamien pour communiquer avec des locaux
Les Vietnamiens sont devenus de grands buveurs de bière, alors préparez-vous à jouer aussi au « qui boira cul sec le plus vite ». Ayez l'oreille pour les mots « tram phan tram », à savoir un « 100% » courant avec l’alcool de riz totalement ingurgité ! Si vous ne voulez – ou ne pouvez pas - finir votre verre de bière, proposez le compromis « nam muoi phan tram ». Cela signifie « 50% », car vous ne le viderez qu’a moitié, sans avoir à vous excuser. Il n’y a pas de mal à se sentir près de sa limite, et de devoir refuser un autre « cul sec ». Le principe est que vous ayez fait tous les « efforts » possibles pour vous amuser avec vos amis vietnamiens, au bord de l’ébriété Et si vous ne pouvez plus boire, dites « say roi ! », un « trop bu » qui sera bien compris.
6. Conclusion
Une fois au Vietnam, familiarisé à la vie locale, le temps est venu d'explorer en profondeur certaines coutumes locales. La bière vietnamienne et ses lieux de consommation avec les habitants vous en offrira l’occasion, si vous voulez vraiment faire l'expérience d’une immersion culturelle.
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